Parasitisme en petits ruminants : Pâturer des plantes bioactives, c’est Fastoche ! ; "Les tanins perturbent la vie parasitaire" ; FiBL France ouvre un service d'analyses coprologiques
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Auteur : RIPOCHE Frédéric
Revue :
BIOFIL (
), N° 136 | p. 43-49
Editeur : EDITIONS FITAMANT
Gérer les strongles gastro-intestinaux chez les petits ruminants est un enjeu-clé, notamment en AB, dans un contexte de développement des résistances aux anthelmintiques chimiques. Des plantes à tanins, comme le sainfoin, et, plus largement, des plantes dites bioactives ont montré des effets impactant le cycle de ces parasites, notamment si elles sont distribuées en granulés déshydratés. Mais ne peut-on pas envisager de faire pâturer des plantes « alicaments » (combinant valeur nutritive et santé) plutôt que d’acheter et de distribuer des granulés ? En 2019, a été lancé le projet CasDar Fastoche pour répondre à cette question. L'étude est basée sur 14 essais de pâturage, avec des lots de 30 animaux et sur des parcelles pures de sainfoin, de chicorée et de plantain, associés à des mesures de valeurs nutritionnelles, avec analyse de la présence de molécules de type tanins au cours du cycle végétatif et à des suivis parasitaires et de croissance des animaux. Cette étude s'inscrit sur un temps long et demandera une analyse de l'ensemble des résultats pour tirer des conclusions. Ces dernières permettront de faire avancer les connaissances sur l’usage des plantes bioactives dans la gestion du parasitisme chez les petits ruminants, sachant qu’il existe d’autres perspectives, comme les pellicules de noisettes ou de châtaignes, elles aussi riches en tanins. Ainsi, les plantes bioactives sont potentiellement un outil à mobiliser dans une logique de combinaison de moyens visant à limiter le recours aux molécules chimiques : perturber la biologie des vers, stimuler la réponse immunitaire des animaux, bien les nourrir, adopter une gestion adaptée du pâturage et mieux cibler les animaux à traiter. Ceci demande aux éleveurs de suivre au mieux l’état parasitaire de leurs troupeaux, via notamment des coprologies. Dans cette optique, FiBL France ouvre un service d’analyses coprologiques visant à fournir des réponses plus rapides et plus ciblées aux éleveurs.