Flambée des prix des céréales : La bio peut-elle s’affranchir des spéculations du conventionnel ?
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Auteur : MARÉCHAL Goulven
Revue : SYMBIOSE ( ), N° 279 | p. 14-15
Editeur : SYMBIOSE
Les prix des céréales conventionnelles se sont envolés en 2022. Cette hausse s’explique par une augmentation du prix des matières premières et de l’énergie et par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les marchés bio sont censés être plus épargnés par ces variations : ils sont, en effet, moins mondialisés et moins soumis à la spéculation, car ils sont basés sur des stocks physiques et des marchés plus locaux. Toutefois, plusieurs risques entraînent un manque de lisibilité sur l’équilibre entre l’offre et la demande des céréales bio : le risque de sécheresse qui amène des incertitudes sur les rendements ; une augmentation des prix des fertilisants organiques ; des changements réglementaires ; une consommation de produits bio en baisse ; le risque de voir les céréales biologiques partir sur le marché conventionnel (compte-tenu du rapprochement des prix en bio et en conventionnel). Dans ces conditions, il est très difficile, pour les coopératives, d’établir et de tenir des contrats de collecte des céréales. Certaines coopératives s’engagent tout de même à défendre des prix « campagne » bio, « pour que les grains bio restent en bio sur les marchés bio ». Le réseau GAB-FRAB Bretagne demande à bien déconnecter les prix bio des prix conventionnels. L’objectif étant que toutes les céréales produites en bio soient valorisées en bio, afin de ne pas pénaliser la structuration des marchés biologiques. Cet article est complété par le témoignage d’Antoine Person, polyculteur-éleveur bio, membre de la commission Culture du réseau GAB-FRAB Bretagne.