Label bas carbone : décryptage
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Auteur : KERNALEGUEN Anaïs
Revue : ECHO DU CEDAPA (L') ( ), N° 160 | p. 8
Editeur : CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome)
La France s’est fixée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le Label Bas Carbone, mis en place en 2019 par le Ministère de la Transition Écologique, doit contribuer à atteindre cet objectif : sur une base volontaire, les entreprises, les collectivités et les citoyens peuvent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en rémunérant des actions bénéfiques pour le climat. Ces actions bénéfiques sont mises en place par des exploitations agricoles ou forestières, et sont garanties par le Label Bas Carbone. Différentes méthodes ont été approuvées pour comptabiliser les émissions de GES des exploitations. La méthode la plus répandue est dénommée Carbon-Agri. Elle a été développée par l’Institut de l’Élevage et se base sur l’outil de diagnostic CAP’2ER : un diagnostic initial et un diagnostic final (5 ans après) sont réalisés pour vérifier la mise en application de pratiques réduisant les émissions de GES sur une exploitation agricole. La France pousse l’Union Européenne à adopter ce modèle d’incitation économique (dénommé Carbon Farming). Toutefois, selon le Réseau Action Climat (fédération d’associations luttant contre les causes du changement climatique), ce label est inefficace. La méthode Carbon-Agri regarde les GES émis par kilo de produit agricole, alors que l’objectif est de diminuer les émissions de GES en valeur absolue. De plus, ce système rémunère uniquement les progrès (les agriculteurs aux systèmes déjà vertueux sont exclus de ce dispositif). Réseau Action Climat dénonce aussi le fait que ce label soit développé à la place de politiques publiques.