Impact de la "malbouffe" : Rapport parlementaire
Un rapport parlementaire, rendu public le 26 septembre, alerte sur les effets désastreux de la « malbouffe » sur la santé et l'environnement.
Fruit d’un travail de six mois et de près de 40 auditions, le document souligne le changement des habitudes individuelles (moins de temps et d’argent consacrés à l’alimentation), mais aussi la perte de sens croissante pour les agriculteurs (lien abîmé avec la société, prix toujours plus bas, etc.) pour expliquer l’essor de l’alimentation industrielle.
Le rapport insiste notamment sur le rôle prédominant de la "malbouffe" dans "le développement exponentiel" des maladies chroniques en France.
D’après les travaux du chercheur Anthony Fardet de l’Inra, en 2010, 36 % des décès seraient attribuables directement ou indirectement à une mauvaise alimentation (respectivement 24 % pour les maladies cardiovasculaires, 10 % pour le cancer et 2 % pour le diabète).
Selon de récentes études, la mauvaise alimentation serait, de fait, la première cause de mortalité en France, comme l’expose le document. Les produits ultra-transformés seraient responsables de la création du "terrain favorable" à ces affections. L’étude scientifique de référence NutriNet-Santé associe à la consommation de ce type d’aliments un risque global plus élevé de cancer de 6 à 18 %.
Autre risque mis en relief, celui pesant sur la durabilité et l’environnement. Le rapport rappelle ainsi que l’alimentation est le troisième facteur d’empreinte carbone des ménages, avec 16 % des émissions (volumes d’emballages, consommation d’énergie, d’hydrocarbures (transport)…).
Pour répondre à ces enjeux, le rapport plaide pour une "révolution du cadre alimentaire". Sont ainsi cités le scénario prospectif « Afterres 2050 » – visant les 50 % de production globale en bio en 2050 – ou le scénario Tyfa (Ten years for agroecology) – démontrant qu’un modèle agro-écologique pourrait nourrir les Européens à l’horizon 2050. Enfin, le rapport reconnaît que la transition est déjà amorcée dans les territoires, notamment à travers les projets alimentaires territoriaux (PAT).
Date : 4 octobre 2018 Source(s) : http://campagnesetenvironnement.fr/