Agriculture biologique et enseignement agricole

Quelles sont les nouvelles de la bio en provenance de l’enseignement agricole ?

ABioDoc, actuellement service de l’Enita Clermont, est directement concerné par la fusion de cette école d’enseignement supérieur et recherche avec l’Ecole nationale vétérinaire de Lyon. La nouvelle entité, qui s’appellera VetAgro Sup, démarrera officiellement le 1er janvier 2010. Ce regroupement a pour objectifs d’améliorer la reconnaissance nationale et internationale des deux écoles ; de permettre des passerelles entre les deux métiers, ingénieur et vétérinaire, tout en favorisant l’émergence de nouveaux métiers ; de maintenir une présence forte dans des projets de recherche et de développement, ainsi que dans l’appui aux entreprises, aussi bien au sein des deux régions qu’au delà. Au 1er janvier 2010, ABioDoc deviendra donc une entité de VetAgro Sup, ce qui ne changera fondamentalement ni les missions, ni les services proposés, ni les relations avec les partenaires, les conventions signées dans le cadre de l’Enita restant valables dans le nouvel établissement.

Et en ce qui concerne les autres établissements ? La réunion du réseau Formabio, qui s’est tenue les 12 et 13 novembre derniers, au lycée de Tulle Naves, a permis de faire le point sur la question. Jean-Marie Morin, animateur du réseau, a présenté la note de service de la DGER du 27 juin 2008 qui stipule que l’agriculture biologique doit être dans tous les référentiels et abordée dans toutes les formations. Dans ce cadre, les équipes pédagogiques conservent leur autonomie. Elles peuvent introduire l’agriculture biologique dans une approche comparative systémique (mais pour des fermes de taille économique comparable), dans une approche des techniques (nombreuses techniques de la bio devenant indispensables à connaître pour les enseignants, telles que le désherbage mécanique) ou dans une approche en gestion, filière et/ou réglementation. La note du 27 juin 2008 indique également qu’il est aussi possible d’orienter sur l’agriculture biologique chacune des formations ou des secteurs existants dans l’enseignement agricole. Les demandes doivent être transmises à la DRAAF, qui donne son accord après consultation du réseau

Formabio. Les conditions recueillies pour accepter la formation sont : un environnement technique, pédagogique et professionnel favorable, des
connaissances ou des expérimentations dans le domaine de l’agriculture biologique, ainsi qu’un plan de formation adéquat. Aujourd’hui, 21 BPREA bio potentiels sont en cours de validation.

Pour les enseignants, des modules de formation sont proposés dans le cadre du Plan national de formation (initiation ou approfondissement), ainsi qu’en région. 12 formations ont déjà eu lieu en région, avec 20 à 30 participants à chaque fois. Néanmoins, avec 7 000 enseignants au total, il reste du travail…

La licence pro bio ABCD (Agriculture Biologique, Conseil et Développement), cohabilitée par l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et l’Enita Clermont, regroupe en plus 5 établissements techniques et utilise des modalités pédagogiques innovantes (visio-conférences, plateforme
pédagogique d’enseignement à distance…). Ces modalités nécessitent un important travail de conceptualisation sur les sites (visites, rencontres, reprise des notions abordées…), afin de permettre aux apprenants de bien assimiler ce qui est reçu par vision conférence. Alexia Arnaud-Dupont, coordinatrice de cette licence, a expliqué que c’était actuellement la licence la plus complexe qui existe en France. La première promotion a ressemblé 14 stagiaires de la formation continue et 21 étudiants en formation initiale, soit 41 apprenants. La deuxième promotion, 2009- 2010, regroupe 68 apprenants.

Les exploitations des établissements ne sont pas en reste. Une circulaire du ministère précise que chaque région doit disposer d’une exploitation agricole en agriculture biologique ou qu’un atelier bio doit être présent dans chacun des établissements. Nathalie Arrojo, chargée de mission du système national d'appui à l'enseignement agricole - Bergerie nationale, a indiqué qu’en 2007, 4,9% des surfaces des lycées agricoles étaient en bio, tandis que de nombreux projets voient le jour pour 2009-2010. En route pour les 6% en 2012 et 20% en 2020, voire plus, car il faut bien montrer l’exemple !

Sophie VALLEIX, Responsable d'ABioDoc

Numéro 150 – Novembre 2009