Les difficultés de la filière viande bovine bio

Aujourd’hui, des éleveurs de bovins bio n’engraissent pas leurs animaux (coût des céréales, immobilisation des fonds pour les boeufs…) et beaucoup de jeunes bovins quittent la ferme pour l’embouche, en Italie notamment, dans la filière conventionnelle. Or, il est important, pour assurer l’avenir, d’organiser et de sécuriser, en France, une filière viande bovine bio.

Comme l’indiquait Luc Mary (Sicaba), si nous ne pouvons pas répondre à des marchés, notamment en GMS, d’autres prendront la place (SIQO…) et il sera très difficile ensuite de la récupérer. Ces points ont été abordés lors des conférences du Sommet de l’élevage (Cournon, octobre 2014), organisées par la Commission bio d’Interbev et par le Pôle AB Massif Central et l’ITAB. Pour Patrick Veysset (Inra de Theix), nos races françaises ne sont sans doute pas bien adaptées à l’engraissement à l’herbe, comme le sont l’Hereford (Amérique) ou l’Angus (Suisse).

Cependant, comme en témoignait une éleveuse du Limousin qui utilise ces deux races, aucune filière n’existe actuellement pour leur viande très persillée. Seuls les circuits courts permettent d’écouler cette production (bouchers, restaurateurs…), encore faut-il avoir le temps et la main d’oeuvre nécessaires pour s’en occuper…

Sophie Valleix, Responsable d’ABioDoc