Motion Ifoam et projets européens

L’Assemblée générale de la Fédération Internationale des mouvements bio, IFOAM, a eu lieu en Corée du Sud les 3 et 5 octobre 2011. Une présentation d’ABioDoc et du partenariat avec le CETAB+ du Québec y a été assurée par le Vice-président de l’Asafi (Association des adhérents français d’Ifoam), François Le Lagadec (IBB). A cette occasion, ce dernier a également permis, avec l’autre représentant de la délégation française, Anton Pinshoff (FNAB), le vote à une large majorité d’une motion concernant les règles de production sous serre. Cette motion stipule que, selon les principes de l’agriculture biologique, le sol nourrit la plante et ne peut être un simple substrat et support. Ainsi, la production en bacs doit être interdite, excepté dans le cas des plants biologiques à repiquer. Certains pays du Nord souhaitaient développer cette possibilité, tandis que les Français et de nombreux autres membres d’Ifoam considèrent que cette pratique s’apparente à de la culture hors-sol, même si les plantes reposent dans de la terre. Un collègue grec, membre d’Ifoam Europe et parfaitement sur la même longueur d’onde que les Français sur ce sujet (ainsi que sur de nombreux sujets d’ailleurs), indiquait que, chez des particuliers résidant notamment en ville, la culture selon les techniques de l’agriculture biologique pourra se pratiquer en pot mais qu’en aucun cas les produits obtenus ne pourront être vendus comme aliments biologiques auprès de consommateurs.
J’ai eu l’occasion de mener cette discussion lors d’un séminaire – formation européen qui se tenait en Grèce. Lors de ce séminaire, j’ai pu découvrir plusieurs projets européens (en démarrage, en cours ou terminés) liés à l’utilisation des nouvelles technologies (e-learning, plateformes…) et à l’agriculture ou plus particulièrement à l’agriculture biologique. J’ai été surprise par le fait que peu de structures françaises soient impliquées dans ces projets. Pour citer un exemple, le projet organic.mednet, destiné à développer les connaissances liées à la bio dans les pays méditerranéens, notamment auprès des jeunes et des chômeurs, figurent huit pays dont l’Autriche et la Suisse. La France, qui fait pourtant partie des pays méditerranéens, n’est pas dans le projet. Or, ce n’est pas que la France n’utilise pas les nouvelles technologies pour le développement de la bio : ABioDoc gère deux bases de données (Biobase et les Acteurs de la Bio) ; la Licence professionnelle ABCD (Agriculture biologique, conseil, développement), formation multi-sites, utilise une plateforme de formation en ligne basée à l’Université Blaise Pascal de Clermont, ainsi que des visioconférences ; de nombreuses informations sont accessibles depuis les sites des partenaires de l’agriculture biologique, et notamment sur ceux de l’Agence Bio, de l’Itab, du RMT DevAB…
Ainsi, alors que les Français réalisent des projets intéressants et innovants, il serait opportun qu’ils soient plus présents au sein de ces projets européens, permettant ainsi de partager leurs expériences avec les partenaires d’autres pays et de découvrir les réalisations et les connaissances de ces derniers. Ces échanges et cette concertation sont d’autant plus nécessaires que certains problèmes ne peuvent être réglés qu’à des échelles supérieures à notre pays. Vaste programme…


Sophie Valleix, Responsable d’ABioDoc

Numéro 171 - Octobre 2011