Quelques nouvelles d’IFOAM France

Créée en 2004 sous le nom de l’AsAFI (Association des adhérents français d’IFOAM), l’association a obtenu sa reconnaissance en tant que groupe IFOAM à part entière en 2012, IFOAM (monde) étant la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique. Sept groupes régionaux existent actuellement, dont seulement deux groupes nationaux, le Japon et maintenant la France.


IFOAM France rassemble de nombreuses composantes de la bio française, avec des représentants des producteurs, des transformateurs, des organismes de contrôle, de la recherche, de la formation et de la documentation, des associations multi-professionnelles, des associations gestionnaires de marques privées regroupant notamment des consommateurs et des producteurs…


IFOAM France est aussi membre du groupe régional IFOAM Europe qui joue un rôle de groupe de pression auprès de la Commission européenne pour que les principes et les intérêts de l’agriculture biologique soient pris en compte dans les décisions de la Commission et dans ses choix réglementaires, ceux directement liés à la bio (évolution des règlements bio européens) ou ceux ayant un impact sur la bio (dossier PAC par exemple). Cette présence est importante pour faire entendre sa voix face à d’autres groupes de pression. Néanmoins, le chemin est parfois semé d’embûches pour les défenseurs de la bio, avec des dossiers qui ne débouchent pas ou pas de la façon espérée. De plus, sur certains points, les divergences sont fortes entre pays, relatives notamment aux différentes visions de l’agriculture biologique. Concernant le dossier des serres par exemple, les pays du Nord estiment qu’ils doivent pouvoir chauffer leurs serres afin d’être en mesure de fournir à leurs concitoyens des légumes locaux en quantité suffisante. Sur ce plan là, les pays du Sud, dont la France, estiment que ce n’est pas écologique de chauffer des serres. Comme le montre cet exemple, un simple aspect technique ne peut pas être étudié séparément, sans prendre en compte les aspects du transport, des émissions de gaz à effet de serre, des demandes des consommateurs, des aspects économiques, écologiques et sociaux en général… D’où l’intérêt de disposer d’instances de concertation aux différentes échelles géographiques, France, Europe, Monde.
Néanmoins, lors de leur assemblée générale du 28 janvier 2013, les membres présents ont souligné l’importance de mettre plus en avant les fondamentaux de l’agriculture biologique (en tant qu’alternative agricole et projet de société) : « Si les fondements s’écroulent, la bio s’écroule ! » a déclaré l’un des membres. À l’échelle mondiale, IFOAM est plus impliquée dans cette défense des fondamentaux, dans la définition de ceux-ci dans notre monde en évolution et dans leur respect par ses membres. Les membres d’IFOAM France réfléchissent également à accueillir plus de représentants de la société civile dans leur association (organisation de consommateurs, etc.). Et pour financer le travail, pourquoi ne pas instaurer un système de 1% pour la bio, sur le même principe que le 1% pour la planète qui existe déjà ? Voilà une belle perspective pour démarrer l’année 2013 !


Bonne et heureuse année à tous !


Sophie Valleix
Responsable d’ABioDoc et secrétaire d’IFOAM France

Numéro 185 - Janvier 2013