S’unir pour s’aider

L’agriculture biologique représente une minorité d’individus et d’entreprises. Il est nécessaire que les différents acteurs travaillent ensemble, que ce soit à l’intérieur d’une filière, d’un pays ou à travers le monde.

Récemment, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) recevait une délégation brésilienne en mission au Québec. Un journaliste de Radio-Canada accompagnait le groupe brésilien. Il demandait à Denis La France, un collègue qui compte près de 40 ans d’expérience en agriculture biologique, si nous pensions bien à ce que nous faisions en livrant nos secrets à cette puissance agricole. La réponse de M. La France : « Pour moi, de l’agriculture biologique, il doit s’en faire de plus en plus sur la planète. En plus, nous sommes déjà allés au Brésil et les gens ont été généreux dans leur partage d’information.  J’ai visité plus de 50 pays dans le monde et partout, les gens de l’agriculture biologique sont heureux de partager leur savoir. »

Cette anecdote illustre bien la volonté et les valeurs qui animent plusieurs acteurs du bio. Au CETAB+, le travail en partenariat fait partie de notre culture organisationnelle. Chacun de nos projets réalisés à ce jour a bénéficié de la contribution d’au moins un partenaire. Ce travail de collaboration est toujours enrichissant pour tous, comme dans le cas de notre association avec ABioDoc pour la veille.

L’agriculture bio au Québec

Comparé à plusieurs pays d’Europe, le Québec accuse un retard dans le développement de l’agriculture biologique, que l’on parle de l’importance relative des  superficies en culture, du nombre de fermes ou de l’organisation des filières. Avec une progression annuelle moyenne de la consommation de 15 % par année, les producteurs et les transformateurs québécois ne répondraient qu’à 30 % de la demande intérieure de produits biologiques.

Mais la situation devrait s’améliorer. Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a récemment dévoilé le premier plan d’action pour le secteur biologique québécois. Plusieurs acteurs sont mis à contribution, dont le CETAB+ pour la veille et le soutien aux conseillers. Ce plan était précédé par celui préparé par la Filière biologique du Québec, qui porte le titre évocateur de  « Feu vert pour une stratégie collective ». On vise une augmentation de 20 % de la production et de 15 % des superficies pour 2013.

C’est en travaillant ensemble que l’on réussira à atteindre ces objectifs. C’est aussi en travaillant ensemble, entre pays, que l’on développera plus rapidement le bio sur la planète. S’unir pour s’aider a longtemps été le slogan des syndicats de gestion agricole, une organisation québécoise. Souhaitons que de plus en plus, à travers le monde, les gens du bio puissent s’unir pour s’aider.

Serge Préfontaine, Coordonnateur Cetab+

Numéro 162 – Décembre 2010