Travail pluridisciplinaire et ouverture européenne

L’approche pluridisciplinaire est maintenant largement plébiscitée, aussi bien dans la recherche, l’enseignement que dans les entreprises. Cette approche, qui consiste à faire travailler ensemble des personnes d’origines diverses, par la formation, la structure professionnelle, la profession…, permet d’élargir la vision, de faciliter la résolution de problèmes et d’encourager l’innovation.
Or, les personnes issues de secteurs différents ont parfois du mal à se comprendre, à parler le même langage et à fonctionner de concert. A cet égard, tous les moyens qui favorisent la mise en contact de personnes d’horizons différents sont intéressants. Les Rendez-vous Tech et Bio qui ont eu lieu en juin, sur l’élevage dans les Pays de la Loire et sur la viticulture en Aquitaine, et qui réunissent des conseillers de Chambres d’agriculture, des enseignants, des agriculteurs, des chefs d’entreprise…, sont un outil intéressant pour favoriser la rencontre, la connaissance entre acteurs de la bio et faire émerger des collaborations futures.
En agriculture biologique, la mise en place de structures de concertation, à l’échelle d’un territoire ou d’un secteur d’activité, permet également de favoriser ce travail pluridisciplinaire (interprofessions, structures de coordination…). Le Pôle AB Massif Central, qui coordonne la recherche et la recherche-développement en AB à l’échelle du Massif central, est une telle structure qui rassemble, au sein de projets, diverses organisations.
Avec un même nom, mais sur des critères différents, cette association a organisé, à Rodez, le 18 juin dernier, les Rendez-vous du Pôle AB Massif Central sur la thématique des références en agriculture biologique. Ces rencontres ont réuni, en plus petits comités, des chercheurs, techniciens, animateurs, formateurs, administratifs… Répartis en trois ateliers, sur la finition des ruminants, l’élevage en général et les productions végétales, les participants ont pu émettre leurs idées et leurs points de vue et faire émerger des projets de programme de travail. Grâce aux horizons multiples des participants, qui provenaient de différents secteurs d’activité et de différentes zones géographiques, les connaissances et les dispositifs existant chez les uns et les autres ont pu être mis en avant, ainsi que les besoins, tant dans les domaines des références nécessaires que dans la valorisation attendue, mais aussi les apports et les divers moyens que chacun pouvait mettre en oeuvre dans le cadre d’un futur projet européen.
Dans le but similaire de favoriser la mise en réseau des acteurs de différentes origines, tant par secteur d’activité que géographique, ABioDoc a restructuré en 2011 sa base des acteurs de la bio, orientée recherche, formation, développement et animation, où chacun peut s’identifier et renseigner ses données. En 2012, ABioDoc a favorisé l’indexation de plusieurs acteurs européens dans cette base de données. Il a également édité « L’annuaire des organismes européens de la bio », qui présente, pour chaque pays européen (Union Eu et hors Union Eu), une liste des organismes travaillant en bio, ainsi que leurs coordonnées. Il présente aussi un résumé de la situation nationale de chacun des pays, au travers d’un bref historique de l’AB dans le pays, des principaux chiffres, du marché et de la structuration de la filière.
Cet annuaire, ainsi que la base des acteurs de la bio, ont pour objectif notamment d’aider les étudiants, enseignants et conseillers qui souhaitent effectuer un stage ou organiser un voyage d’étude sur l’agriculture biologique dans un pays européen. Ils doivent aussi favoriser les prises de contacts entre personnes d’organismes et de pays différents et aboutir si possible à la mise en place de projets en commun.


Sophie Valleix, Responsable d’ABioDoc

Numéro 179 - Juin 2012